Le déficit auditif aurait un impact sur le déclin cognitif. C’est ce que révèle une étude menée aux États-Unis.
Explications
À tout âge, il est important de prendre soin de ses capacités cognitives, et de les développer. En ce sens, l’audition joue un rôle essentiel, non seulement pour améliorer, mais surtout pour maintenir les capacités cognitives à leur meilleur niveau. Afin de mesurer l’influence réelle des appareils auditifs sur le déclin cognitif, un essai clinique (1) a été mené aux USA sur des personnes âgées de 70 à 84 ans souffrant d’une perte auditive non traitée, mais sans déficience cognitive majeure.
(1) Essai mené pendant trois ans sur 977 participants répartis aléatoirement entre un groupe recevant une aide auditive et un groupe non appareillé. L’évaluation principale était basée sur le changement de la cognition globale.
Les enseignements de cette étude
Globalement, après trois ans, le port d’un appareil auditif n’a pas montré de réduction significative du déclin cognitif. Toutefois, une analyse dite de sensibilité a révélé que l’effet d’un appareillage différait entre certains participants. Ainsi, ceux ayant plus de facteurs de risque ont montré une réduction significative du déclin cognitif grâce à un appareillage, contrairement aux volontaires appareillés en meilleure santé cognitive.
Alors, que faut-il en conclure ? Bien qu’il ne soit pas possible d’en apporter la preuve formelle, les résultats suggèrent qu’un appareillage pourrait être bénéfique pour les personnes âgées à risque accru de déclin cognitif. Ces conclusions soulignent donc l’importance d’adapter les stratégies de prévention en fonction du profil de risque.
La perte auditive, premier facteur de risque modifiable de démence …
Dès 2017, un rapport de la revue médicale The Lancet montrait que la perte auditive fait partie des facteurs influençant les capacités cognitives. Récemment actualisée, cette étude place toujours la perte auditive (7 %) en tête des facteurs de risque modifiables, à égalité avec le cholestérol, et bien avant le faible niveau d’éducation (5 %) ou encore la dépression (3 %). La dépression qui, rappelons-le, peut s’accroître en cas de perte auditive non prise en charge. Autant de résultats qui plaident en faveur d’un appareillage le plus précoce possible…